A toi, qui en veut encore à ton père ou à ta mère d’avoir été absent(e), ou de t’avoir blessé(e)

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Le père et la mère sont les parents, biologiques ou sociaux d’un enfant.

La qualité des relations affectives que nous avons entretenues (ou pas) avec notre père ou mère constitue avec le temps, l’empreinte qui influencera nos choix amoureux et notre comportement relationnel une fois devenus adultes.

Les conflits non résolus, les émotions réprimées,la rancune, et les non-dits sont autant de facteurs qui nourrissent la souffrance de l’enfant qui est en chacun de nous.

Certains pères ou mères ont été absent(e)s, voire inexistants. Parfois même, on ne les a pas connus. On en a souvent entendu parler sans pouvoir y mettre un visage , ou y accrocher un parcours de vie.

D’autres encore sont décédés, partis trop tôt avant qu’on ait eu le temps de les connaître, de les aimer suffisamment et de nous laisser aimer par eux.

Ceux qui ont été présents n’ont pas toujours fait les bons choix, ni eu les bonnes attitudes envers nous.

On a peut-être été blessés, maltraités ou tout simplement abandonnés par son père ou sa mère. Que ça a dû être douloureux pour l’enfant qu’on était. Comme on a dû souffrir de ce manque d’affection, d’attention et de présence parentale. Mais que faire?

A qui la faute ?

père

Aujourd’hui devenus adultes, il y a ce vide, ce fameux vide qui n’arrive jamais à se remplir. Cette souffrance, cette colère, cette tristesse, qui nous accompagne au quotidien, et qu’on essaie de masquer tant bien que mal. Que ce soit par un caractère “très affirmé” ou par un mur infranchissable qu’on dresse entre les autres et nous. A chacun sa méthode.

On pointe désespérément le coupable du doigt, on accuse, on juge et on condamne. père, mère, tu m’as fait du mal, c’est ta faute, tu n’as pas été là, tu ne m’as jamais aimé(e). Je souffre à cause de toi.

On se le répète tout le temps, au moindre obstacle, à la moindre chute. C’est eux les coupables. On se sent rassuré d’avoir quelqu’un à blâmer, on se sent un peu mieux …et pourtant, on ne guérit toujours pas. On continue à pleurer et à se sentir malheureux. Pourquoi?

Beaucoup d’adultes parmi nous n’ont pas guéri leur enfance, et leur passé continue à vivre dans leurs relations présentes.

Était-ce toujours la faute de nos pères ou mères ? parfois oui, et parfois non. Tout dépend de l’intention qui motivait leurs comportements. Souvent en croyant bien faire, ils faisaient mal. Et bien des fois, ils reproduisaient tout simplement ce qu’on leur avait appris. Aucun parent n’est parfait, tous ont leurs limites et leurs propres blessures  dont ils ne sont pas souvent conscients.

Il est nécessaire de faire le deuil de ce qu’on n’a pas eu, aussi douloureux que cela puisse être. Pour pouvoir avancer sereinement et acquérir une maturité émotionnelle.

Pour pouvoir en sortir, il est important de comprendre le processus qui a donné naissance à notre souffrance.

Une colère réprimée pendant trop longtemps

Dans une culture où exprimer sa colère envers ses parents relève du “manque de respect”, un enfant n’a pas d’autre choix que d’avaler ses émotions et de se construire dans la révolte ou la peur. Ce qui produira à la longue des adultes “hypersensibles et colériques” ou des adultes “renfermés et craintifs”.

Qu’est-ce qui blesse?

Les paroles humiliantes sur le physique ou le comportement (tu es trop grosse, tu es bête, tu es une vipère, tu ne seras jamais rien, tu ne nous ressembles pas, tu es bon(ne) à rien, tu finiras bandit, tu es incapable, tu me fais honte… ), les actes violents, la discrimination avec les frères et sœurs, les insultes et la violence verbale.

Le rejet physique, l’absence de moments partagés, le manque de paroles bienveillantes et encourageantes, l’absence de démonstrations affectives.

Les conséquences fréquentes

  • Mauvaise estime de soi
  • Carence affective (besoin important d’amour et d’attention)
  • Hypersensibilité (s’énerve vite)
  • Difficultés à entendre les remarques et les critiques sans exploser de colère ou ressentir du rejet
  • Tendance à la victimisation et croyance à la persécution des autres
  • Habitude de se sentir facilement “blessé(e)” par autrui
  • Instabilité émotionnelle (grosses colères alternant avec une grande tristesse)
  • Relations distantes et froides avec les parents, conflits fréquents
  • Dépendance affective ou détachement émotionnel dans les relations amoureuses
  • Hyper-exigence avec soi-même, perfectionnisme, quête de reconnaissance au travers la rage de réussir
  • Très peu de soins accordés au physique et à la tenue vestimentaire, parfois négligence.

Les peurs associées

Peur du rejet , peur de s’attacher, peur de perdre la personne qu’on aime, peur de l’abandon, peur de demander.

Comment faire ?

  • Reconnaître ses blessures et ses manques
  • S’autoriser à ressentir de la colère envers ses parents, ce qui ne signifie pas qu’on ne les aime pas
  • Exprimer sa souffrance pour ouvrir un espace de discussion
  • Accepter l’imperfection de ses parents et chercher à connaitre leur histoire afin de cultiver la compassion et l’empathie
  • Accepter l’enfance qu’on a eu et faire un travail sur soi pour intégrer les traumatismes vécus.

En ce qui concerne les parents maltraitants et intentionnellement nocifs, je ne saurais que conseiller la prise de distance et le recours à une aide professionnelle ou familiale pour partager et surmonter ce qui reste difficile.

L’éducation et l’amour

Tant que vous en voulez encore à vos parents, vous n’êtes pas encore guéris. Vous ne faites que rajouter de la souffrance à la souffrance. Et vous vous faites du mal. La haine tout comme la rancœur est souvent l’expression d’un amour infantile déçu, bafoué. D’un amour parental absent ou insuffisant.

Éduquer, c’est savoir punir quand il faut , sans pour autant porter atteinte à l’intégrité physique ou morale de l’enfant.

Éduquer, c’est mettre des limites et inculquer les règles nécessaires à la vie en famille et en société.

Mais par dessus tout, éduquer, c’est surtout aimer et valoriser l’enfant qui est en face de nous. Par nos actes, nos paroles et notre comportement. C’est lui apprendre qui il est et le rendre fier de son identité.

De cette façon, il se sentira apprécié, valorisé et digne d’être aimé… pour QUI il est et non pour ce qu’il fait. Devenu adulte, il saura se faire respecter par les autres et choisira des partenaires convenables, qui auront vraiment de l’amour pour lui.

Un enfant suffisamment aimé deviendra un adulte émotionnellement stable. Parfois certaines relations échouent parce que nos manques crient encore trop forts en nous.

ll est peut-être temps de faire la paix avec votre passé et avec vos parents. Ne vous contentez plus de regarder vos blessures en pleurant sur ce que vous n’avez pas eu, soignez-les.

Noire & Psy

7 thoughts on “A toi, qui en veut encore à ton père ou à ta mère d’avoir été absent(e), ou de t’avoir blessé(e)

  1. Analyse on ne peut plus intéressante, qu’en est-il des enfants frustrés traumatisés par leurs parents qui gardent ces séquelles et dont les parents ne vivent plus ? Pourquoi n’as tu pas fait allusion aux parents violent leurs propres enfants ?

    1. Bonne question

      En fait, j’ai déjà écris un autre article sur les abus sexuels pendant l’enfance. Il est sur le site

      C’est une problématique spécifique qui méritait un article tout seul. C’est pourquoi je ne l’ai pas mélangé ici.

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