Je suis noir(e) et je fais une dépression. Comment est-ce possible ? Qui peut m’aider ?

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La dépression est une maladie qui peut avoir des conséquences plus ou moins graves sur la santé mentale, si elle n’est pas prise en charge assez tôt.

Il existe toutefois une différence entre  “une dépression” et “une déprime”.

La déprime est un changement d’humeur temporaire provoqué par des circonstances désagréables. Elle se caractérise par la tristesse, une baisse de motivation, « un moral dans les chaussettes », ou encore un découragement global.

La vie n’étant pas un long fleuve tranquille, tout le monde déprime à un moment ou à un autre. C’est donc un ÉTAT  « normal » et habituel chez les êtres humains. Elle dure en général quelques jours et on s’en remet spontanément.

Contrairement à la dépression, elle n’entraîne pas un processus de dévaluation personnelle.

La dépression par contre est une MALADIE. Et qui dit maladie dit prise en charge psychologique ou médicale en fonction de la gravité des symptômes.

Elle se caractérise par une grande détresse, une souffrance  profonde, ainsi qu’un sentiment global d’impuissance. Elle peut avoir une forme légère, modérée ou sévère.

Celui qui fait une dépression perd de l’intérêt pour le monde extérieur. Il se replie sur lui-même  et rumine sans cesse ses idées noires. Il veut rester SEUL.

Définition et symptômes

Le DSM IV (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) définit les critères diagnostiques de la dépression comme suit :

  1. Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours ; tristesse, pleurs
  2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours
  3. Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours
  4. Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
  5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours
  6. Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours
  7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée presque tous les jours
  8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours
  9. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.

Un diagnostic de dépression est établi si 5 au moins de ces symptômes ont été présents pendant 2 semaines, avec au moins une humeur dépressive (1) et une perte d’intérêt ou de plaisir (2).

Détecter une dépression à ses débuts permet de réagir à temps et d’éviter une évolution vers un stade plus sévère…donc plus critique.

Pourquoi certaines personnes pensent que les noirs ne peuvent pas faire une dépression?

  • Elles confondent en général la dépression et la déprime
  • Elles ne sont pas informées sur ce trouble et ne peuvent donc pas le reconnaître
  • Elles n’en ont jamais entendu parler dans leur entourage, ni vu des cas concrets
  • Elles adhèrent au préjugé selon lequel c’est une maladie de “blancs”
  • Les stéréotypes véhiculés par les médias donnent une vision souvent déformée de la dépression (films dramatiques, faits divers)

Pourquoi on en parle peu dans nos communautés et familles?

  • On se dit que ça ne peut pas nous arriver
  • Les parents ne sont pas éduqués sur le sujet et ne peuvent donc pas détecter les signaux chez leurs enfants ou chez eux
  • Le regard des autres fait peur, on ne veut pas être traité de “faible”
  • On a du mal à accepter sa vulnérabilité et ses blessures
  • On se sent incompris quand on essaie d’aborder le sujet
  • Il existe une méconnaissance des structures ou des professionnels qui peuvent informer ou aider

Quelques causes de la dépression

  • Une épreuve difficile (licenciement, séparation, divorce, perte d’un être cher)
  • L’isolement et le sentiment de solitude
  • Les échecs scolaires
  • Une maladie grave
  • La précarité (problèmes de papiers, chômage, problèmes de logement)
  • L’accumulation des difficultés financières et l’endettement
  • Le célibat mal vécu
  • La monoparentalité
  • Les conflits familiaux ou professionnels graves
  • La violence conjugale (physique ou psychologique)
  • La maltraitance et les abus divers

Que faire si vous soupçonnez de faire une dépression?

Vous pouvez déjà en parler à votre médecin traitant qui saura évaluer vos symptômes et vous donner un avis. Vous pouvez également prendre contact avec un centre de santé mentale afin de rencontrer un professionnel de l’aide aux personnes (psychologue, psychothérapeute, psychiatre, travailleur social).

Dans certains pays, des lignes d’écoute gratuites et anonymes sont mises à la disposition du public pour une première écoute.  Vous pouvez également y être renseigné et orienté vers les structures de prises en charge existantes. Exemple: S.O.S Dépression, Prévention suicide, Télé-écoute, etc.

Renseignez-vous sur ce qui est mis en place dans votre région.

Comment participer à votre propre guérison?

Les suggestions reprises ci-dessous valent uniquement pour les cas de dépression légère. A un stade plus avancé, une aide professionnelle est recommandée.

La Bibliothérapie

Consulter des ouvrages sur la dépression afin de mieux comprendre ce que vous vivez. Il existe un panel assez large de ressources sur internet. N’hésitez pas à vous informer et à profiter de l’expérience et des conseils des autres.

Avoir un journal de bord

Le propre de la dépression est de ruminer constamment les pensées négatives dans son esprit. Pour éviter d’entrer dans un cercle vicieux qui vous serait préjudiciable, il est recommandé de noter toutes les pensées au fur et à mesure de leur apparition. Écrivez tout ce qui vous vient à l’esprit.

En vous relisant, vous y verrez plus clair et pourrez éventuellement modifier votre façon de voir les choses.

Intégrer un groupe de soutien ou un groupe de parole sur la dépression

Partager votre vécu avec des personnes dans la même situation renforcera votre sentiment d’être compris. Vous vous sentirez libre d’exprimer votre douleur et vous oserez être vous-même sans craindre d’être jugé.

Ces groupes sont la plupart du temps anonymes et confidentiels. Ils peuvent être animés par des psychologues ou tout autre professionnel de la santé mentale.

Rester actif

Faire les choses que vous aimez, pratiquer du sport, vous consacrer à vos loisirs.

Induire du positif

Regarder des films comiques, écouter des chansons gaies et dynamiques.

Faire une liste de vos réussites et des choses dont vous êtes fiers. La coller à un endroit bien visible et la consulter régulièrement.

Vous êtes votre premier thérapeute.

Noire & Psy

2 thoughts on “Je suis noir(e) et je fais une dépression. Comment est-ce possible ? Qui peut m’aider ?

  1. Bonjour Madame. Ma femme est africaine elle vient du Cameroun. Arrivée en europe pour faire son université, eel à vécu chez sa tante ( camerounaise) et son oncle, Belge. Ma femme à trouvé du travail au luxembourg et est venue s’installer dans ce pays. Nous nous sommes rencontré via internet. Nous avons pris le temps de nous connaitre ( je sortais d’une histoire longue et lourde) avant de mettre nos vies en commun. Notre union a été mal vue par une partie de sa famille ( elle refuse de l’admettre). le mariage à été ruiné par eux, bref, une catastrophe. Elle a meme été insulté sous notre propre toit par des membres de sa famille le lendemain du mariage. Ils ont laisser le lieu des festivités dans un état pitoyable. nous avons du nettoyer et ranger 3 jours durant.
    Du côté de ma famille, elle à été accueillit comme si elle était leur propre fille ( sauf ma soeur, qui reste sur la position de : elle a tout fait pour les papiers).
    J’ai subit une grosse dépression suite au harcèlement moral vécu au travail. ( burn-out). j’ai été arrêté durant 3 mois ( à la maison) et 2 mois en hopital de repos afin de faire un travail sur moi même avec des professionnels de la santé. à partir de là, les choses ont commencée à devenir difficile. Notre premier enfant avait 2 ans (né en 2014). elle avait fait une dépression post natale et jamais elle ne l’a reconnu et ou à voulu se faire aider.
    Le soir de mon départ pour l’hopital de repos, elle m’a dit :  » tu as deux mois pour guérir car après je ne sais pas ce que je ferais ». j’ai été meurtris, profondément blessé par ces dires. Je me suis battu pour que j’aille vite mieux et ce, malgré ma propre hospitalisation et celle de mon grand père. Je ne rentrais que les fins de semaine (3h de route) et passais les 48h entre mon fils, et l’hopital dans lequel était mon grand père.
    Elle était présente sans vraiment l’être.
    puis la vie a continuée. l’année suivante, mon grand-père nous a quitté, les rapports entre ma femme et moi étaient rarement bons. elle faisait souvent la tête, devenait de plus en plus négligée ( le rangement, l’entretient de la maison…) et sur le plan sexuel, c’était aussi très calme.
    Puis nous avons eu un deuxieme enfant. une fille. en décembre 2018.
    là aussi, dépression post natale. là aussi, elle savait tout mieux que les médecins et donc…. pas d’aide psychologique…..
    Elle confie tout ce qui ce passe à ses amis et sa famille mais pas à moi. Elle a fait part de nos soucis à sa cousine et le mari de cette dernière. Ils vivent à Melun. ces derniers ont pensé bien faire en tantant de nous aider mais j’étais tellement dégouter que pour moi, j’ai mis un frein. quelques semaine après, cétait le baptême de ma fille. Ma femme à dit  » on gère tout nous même tu t’occupe de rien »….. bref… ici, comme pour le mariage, un fiasco total qui, en plus de m’avoir couter bien plus cher que de passer par un traiteur, m’a mis en porte a faux face à des amis qui ont été dégouter: ambiance désagréable, la nourriture excécrable….. et là, encore une fois, elle ment en disant que tout était bien que c’est juste dans ma tête.
    Depuis….. plus rien. elle fait sans cesse la gueule, souffre du symdrôme de Diogène ( il y en a partout dans les moindre recoin alors qu’elle était une maniaque du rangement), tappe mon fils, se réfugie dans la religion, y entraîne les enfants alors que je suis 100% contre, n’accepte pas les conseils d’éducation venant de la part de qui conque sauf des africains ( et pourtant je suis pédagogue). bref, je l’aime toujours mais elle me remplis de dégout, de honte et le fait d’avoir parlé de nous avec sa cousine et ses amis, cela me répugne encore plus. Car entre aller chercher un conseil et déballer toute notre vie aux autres, il y a une marge. Depuis 2016, elle ne fait plus rien ou presque. elle à pris énormément de poids, dans la maison je m’occupe de tout ( le linge, faire tourner les machines, les courses, les enfants, 3/4 des factures que je paie, rangement, nettoyage et entretient de la maison et de ses abords,…) elle envois beaucoup d’argent au cameroun et, j’en suis certain, se fait plumée par sa famille proche.
    Bref, je suis à bout, perdu et ne sais pas comment lui venir en aide.
    bien à vous

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